Sarlat Insolite

Itinéraires imaginaires au cœur du Périgord Noir

Par Jean-Marc Blancherie

Et si les vieilles pierres avaient des secrets à murmurer, des songes à faire naître ?
Entre brumes et silences, ce livre vous invite à redécouvrir Sarlat et le Périgord Noir comme vous ne les avez jamais vus : dans un dialogue intime entre la forêt, la roche, les souvenirs enfouis… et l’imaginaire.

Un livre, une traversée sensible

Ni guide touristique ni roman classique, Sarlat Insolite est un carnet poétique et visuel qui réveille la mémoire invisible des lieux. Chapelle oubliée, château fantôme, grotte frémissante, sentier hanté de vent : chaque fragment explore un pan de ce territoire envoûtant avec une plume sobre, mystérieuse et inspirée.

Le tout porté par un style graphique unique : des illustrations originales en lignisme (inspirées de la linogravure), mêlant noir profond et éclats de lumière, créées avec l’aide de l’intelligence artificielle.

Soléa, messagère de l’invisible

Tout au long du livre, la silhouette discrète de Soléa accompagne le lecteur. Fille du vent ou du rêve, elle traverse les paysages à la recherche d’un mot oublié. Elle croise parfois des figures historiques ou légendaires : un templier de Domme, une présence dans la Lanterne des morts, ou même l’écho d’un peintre de Lascaux.

Pour qui ?

  • Pour les amoureux du Périgord qui souhaitent découvrir l’âme des lieux.

  • Pour les touristes curieux qui veulent emporter un souvenir poétique.

  • Pour les lecteurs sensibles à l’art, au silence, à la beauté du monde.

  • Pour tous ceux qui sentent que sous les pierres… quelque chose bat encore.


🖋️ Jean-Marc Blancherie vit et crée en Périgord Noir. Écrivain, éditeur, artisan du sensible, il explore les chemins où se croisent territoire, mémoire et imaginaire.

 

La collection « Insolite »

La collection « Insolite », dont font partie Sarlat insolite et Béziers insolite, se présente comme une série d’ouvrages poétiques et inattendus, conçus pour réinventer le regard porté sur des cités anciennes. Voici ce qui la caractérise :

  • Fragments sensibles et inattendus : chaque texte est un chemin — une porte vers l’exceptionnel, où l’on laisse la place aux images fugaces plutôt qu’à l’exhaustivité historique. Par exemple, Sarlat insolite évoque un escalier médiéval perdu ou un château fantôme comme si l’on marchait dans un rêve éveillé Facebook.

  • Entre mémoire et imaginaire : loin de portraits touristiques, la collection vise à capturer les présences invisibles — les ombres des gestes anciens, les traces qui vibrent dans la pierre, le temps qui se dilate. Elle propose des micro-mythologies, qui rendent contemporain ce qui paraissait figé.

  • Tonalité hybride, entre réalisme et merveilleux : les lieux sont décrits avec précision, mais investis d’un souffle d’étrange — il ne s’agit pas seulement de voir la ville, mais de la ressentir comme une légende vivante.

  • Une écriture fragmentaire, incarnée et stylisée : les textes se veulent des éclats — courts, vifs, souvent lapidaires — où la langue trace des formes, des cadences, presque des partitions visuelles.


Dans cette collection, chaque ville devient un « territoire secret » à découvrir autrement. Le lecteur est invité à franchir le seuil visible des pierres pour entrer dans l’âme du lieu — ou plutôt dans ce qui l’anime, invisible et vibrante.

Le Carnet des Légendes Secrètes de Sarlat et du Périgord Noir

Introduction : Le murmure des pierres
Bienvenue, voyageur curieux. Ne crois pas entrer dans une ville ordinaire. Sarlat n’est pas une ville, c’est un passage, une porte entre les mondes. Ici, les pierres se souviennent de chaque pas qui les a foulées et les ombres chuchotent à qui sait s’arrêter pour écouter. Ouvre ce carnet, et laisse-toi guider par le murmure. Chaque page est une invitation à franchir une porte invisible, vers les secrets que la ville protège jalousement.
 
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1. Les Figures Mystérieuses des Ruelles de Sarlat

Dans le labyrinthe des ruelles pavées, des esprits silencieux errent, ni d’hier, ni d’aujourd’hui. Ce sont les gardiens des mémoires de Sarlat. Je te les présente, mais sois discret, car ils n’aiment pas être dérangés.
1.1. La Dame Blanche de Puymartin
Dans la tour nord du château de Puymartin, une lueur pâle s’éveille chaque nuit. C’est la Dame Blanche, prisonnière d’un amour maudit. Condamnée pour l’éternité, elle glisse sur les dalles sans un bruit, ses voiles effleurant les portes closes. Son chagrin est si profond que la pierre elle-même en exhale un froid glacial. Si tu tends l’oreille dans le silence de la nuit, tu entendras peut-être son murmure éternel : « Pourquoi m’avoir scellée au silence ? ».
1.2. Jacquou le Croquant, l’Enfant de la Colère
Les anciens murmurent que Jacquou est né d’un éclair tombé sur la lande, un soir de grande colère. Il n’est pas qu’un enfant des forêts ; il est le grondement de la terre, la mémoire des humiliés. Il est le souvenir vivant que même les plus modestes peuvent se révolter. Les pieds nus sur les pierres, il avance, et les ruisseaux lui apprennent à se faufiler entre les ombres. Dans ses yeux brillent deux braises : la promesse qu’un jour, enfin, la peur changera de camp.
1.3. Les Gardiens Discrets
Sarlat abrite des présences plus fugitives encore, des silhouettes que l’on n’aperçoit que du coin de l’œil. Elles veillent sur les secrets, tout comme Le Badaud, cette statue moqueuse qui écoute la nuit les confidences que l’on ne peut faire aux vivants.
Le Personnage
Son Secret Murmuré
Le moine murmureur
Il flotte sans jamais toucher les murs et répète un seul mot mystérieux que personne ne comprend, mais que beaucoup ont reconnu.
L’enfant au capuchon
Il passe des deux côtés et fredonne une vieille berceuse. Le suivre fait perdre quelque chose, mais retrouver un souvenir.
La femme derrière la porte
Elle apparaît là où il n’y a pas de porte. Elle ne regarde personne, mais sait qu’on la regarde, puis disparaît.
Mais ne crois pas que ces âmes errantes soient les plus grands mystères. Elles ne font que garder les portes de lieux où le temps lui-même a peur de s’aventurer.
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2. Les Lieux où le Temps s’est Arrêté

Certains lieux du Périgord sont comme des livres de pierre ouverts sur l’éternité. Leurs murs sont des pages chargées d’histoires, leurs silences remplis de murmures.
2.1. La Lanterne des Morts : La Lumière des Songes
On la croit silencieuse, cette tour de pierre étrange qui se dresse vers le ciel. Autrefois, sa lumière guidait les âmes des défunts. Aujourd’hui, elle n’éclaire plus les tombes, elle éclaire les songes. C’est un lieu où une voyageuse comme Soléa sentirait le poids des rêves et des prières accumulés depuis des siècles. Chaque nuit, elle écoute et se souvient de tout : des chants oubliés et du souffle des malades d’autrefois.
2.2. Les Châteaux Veilleurs de la Dordogne
Comme des géants de pierre, les châteaux du Périgord se surveillent depuis des siècles. Mais ils ne veillent pas seulement sur la rivière ; ils gardent aussi les secrets qui dorment sous la terre, dans les grottes profondes. Chacun possède une âme unique.
Beynac : Le Vertige du Temps. Suspendu au-dessus du vide, ce château défie la falaise et le temps. Ses pierres blondes racontent encore les histoires de sièges et de guerres qui ont duré cent ans.
Castelnaud : L’Écho des Batailles. C’est un livre de guerre creusé dans la roche. La nuit, si l’on écoute bien, on peut presque entendre le grincement des machines de guerre et les pas des chevaliers sur les courtines.
Commarque : La Cité des Ombres. C’est un lieu où les époques se touchent : on peut presque voir un chevalier du Moyen Âge passer devant une grotte où vécurent les premiers hommes. Ressuscitée de ses ruines, cette cité fantôme lutte contre l’oubli.
Milandes : Le Rêve de Joséphine. Ce château ne résonne pas des échos de la guerre, mais des rires des enfants venus du monde entier. Il abrite le rêve de l’artiste Joséphine Baker : un monde sans frontières, où l’espoir et la danse effacent les préjugés.
2.3. Domme et le Secret des Templiers
Perchée sur son rocher, Domme est une Bastide insoumise. Ses remparts protègent un secret. Dans la Porte des Tours, les chevaliers Templiers ont gravé d’étranges signes dans la pierre. La légende ne parle pas de chevaliers anonymes. Elle murmure un nom : Guillaume. On dit qu’il erre encore entre la Cathédrale de Sarlat et cette porte, veillant sur ce qui fut caché. Lorsque la brume monte, ces graffitis s’animent parfois, comme un ultime appel lancé dans une langue perdue. Peut-être la même que celle du moine murmureur…
Et pourtant, écoute bien… Les plus grands secrets ne sont pas gravés dans les remparts, mais enfouis sous la terre que ces forteresses surveillent.
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3. Les Échos du Monde Invisible

Le Périgord possède une âme cachée, une magie qui se révèle dans sa nature, ses saveurs et ses créatures oubliées.
3.1. La Forêt Noire et les Grottes Oubliées
La forêt du Périgord Noir respire comme un animal ancien. La lumière et l’ombre y dansent un jeu éternel. Mais c’est sous cette forêt que dorment les plus vieux secrets. Des grottes oubliées conservent la mémoire de bêtes disparues. Là, dans un silence absolu, les ombres des ours et des bisons glissent sur les parois, et l’on peut encore sentir le battement de cœurs disparus qui résonne sous la roche.
3.2. La Salamandre, Gardienne des Flammes
Sur un pavé ou un linteau, elle apparaît et disparaît. Avec sa peau d’obsidienne qui luit, ce reptile de feu et de ténèbres est la gardienne des secrets de Sarlat. Elle glisse entre deux ombres, se fige dans un rayon de lune. En elle, Sarlat cache la mémoire de ses métamorphoses, de ses incendies et de ses renaissances.
3.3. La Magie dans l’Assiette : Les Saveurs qui Racontent des Histoires
Pour une voyageuse comme Soléa, même la nourriture a une âme. Chaque saveur est une porte ouverte sur un souvenir, un geste, une émotion oubliée.
Le pain et le fromage : Une bouchée peut faire resurgir les gestes d’une grand-mère coupant la miche, et le son d’une voix qui parle de prendre soin du vivant qui ne crie pas.
La noix : Son arôme éveille la mémoire des veillées paysannes, où chaque noix racontait une histoire faite de rires et de songes.
Le vin : Il ne fait pas naître une saveur, mais un souvenir. Celui d’un hiver, de mains froides qui se réchauffaient autour d’un gobelet de terre, et d’un conseil murmuré : « Bois doucement. Le vin ne dit pas tout d’un coup. »
La truffe : Ce diamant noir est un mystère. Son odeur de terre mouillée et d’étoiles lointaines est un secret qui relie les racines les plus profondes de la forêt aux constellations dans le ciel.
 
Conclusion : L’Invitation au Voyage
Tu refermes ce carnet, mais le voyage ne fait que commencer. En Périgord, le passé ne dort pas loin ; il respire sous chaque pierre, se lève dans chaque ruelle et glisse entre tes pas. La prochaine fois que tu te promèneras à Sarlat, souviens-toi de ces secrets que je t’ai confiés. Ouvre grand les yeux, et plus encore les oreilles. Les légendes sont toujours là, vivantes, murmurant à ceux qui prennent le temps de les écouter.